lundi 13 septembre 2010

NIW et Korrigalp

Korrigalp et NIW*. Nos pseudos sur internet. Des pseudos qui ne reflètent qu'une fraction de ce que nous sommes, mais une fraction significative.

(cliquez sur les photos pour les agrandir)

Arrivés à Grenoble à peu près en même temps, le chemin de Korigalp était appelé à croiser celui de NIW. Tandis que NIW prenait son envol, construisant sa légende personnelle au sein du microcosme du ski-alpinisme, Korigalp allait d'initiations au ski hors piste en stages de pentes raides. D'amis d'amis en amis de ses amis, nos chemins se sont rapprochés jusqu'à se croiser voilà un an. On s'est plu, on est sortis ensemble, on a posé la première pierre de ce qui aurait pu devenir notre vie commune.

Mais ce qui nous a rapproché hier nous sépare violemment aujourd'hui et ce pour une durée indéterminée.



Parce que tout le chemin parcouru par Korrigalp semblait n'avoir été que pour croiser celui de NIW, j'ai pensé arrêter ce site, finir sur cette note douloureuse : mon amour est mort, la montagne l'a tué. Mais ce serait oublier que moi, je vis encore, emportant avec moi l'amour et le souvenir de Nicolas.

Nicolas fera partie de moi aussi longtemps que je vivrai et NIW laissera sa marque sur cette fraction de ma vie qui s'exprime à travers le site de Korigalp. Que je choisisse de haïr la montagne pour ce qu'elle m'a pris, ou de l'aimer pour ce qu'elle m'a donné, mon approche des sommets et des grandes pentes sera de toute façon changée par mon vécu et la vision qu'en avait Nicolas, cette vision qu'il cherchait à partager avec moi.


Tranquille-Émile au sein de la belle famille :)

Des paroles ont été prononcées pour lui par ses amis, ses collègues, sa cousine et moi-même lors de la cérémonie qui accompagnait ses funérailles et lors de la pose d'une plaque à son nom dans le Vercors. Parce que je ne veux pas que ces paroles se perdent, parce qu'elles expriment ce que nous savions de Nico, j'ai choisi de les publier ici dans les notes qui viennent ainsi que quelques photos qui montrent l'homme qu'il était.

Les mots laissés par ses amis, montagneux ou non, sur le site de Volopress, vous pouvez les lire ici.

Nico faisant de notre appart' un "chez nous" chaleureux

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*NIW est le pseudo utilisé par Nicolas sur le site de Volopress, un site de ski de randonnée auquel il contribuait en tant que skieur expert des pentes raides.

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Je reviendrai, je reviendrai
Même une fois couché sous terre, je reviendrai
Poussé par les souffles de mon corps, je serai
Par vos sourires, vos cœurs, vos souvenirs
Vivant je resterai
Grâce à vous, par ma voix toujours, je reviendrai
(Pierre Lapointe)


dimanche 12 septembre 2010

De sa maman

Mon Nico, mon fils,

Nous avons vécu 27 ans de bonheur avec des moments difficiles. Tu as toujours été là pour m'aider, m'encourager.

Quand je suis partie de Grenoble le 15 décembre tu m'as dit une phrase qui restera à jamais dans mon cœur "maman, tu as toujours pensé à moi, maintenant il faut que tu penses à toi". Mon Nico, je vais essayer et tu vas m'aider. Tu vas me donner la force d'y arriver.

Tu te souviens de notre arrivée à Grenoble tous les deux inquiets pour ton avenir. Aujourd'hui je suis fière de toi, de l'homme que tu es devenu, de l'amitié que tu as su créer autour de toi par ton travail, tes études et tes sorties en montagne. Je vous remercie aujourd'hui d'être là pour Nicolas.

Je t'aime, mon fils.

De son père

Message de remerciements à Stéphanie et tous les amis de Nicolas

C'est avec beaucoup d'émotion que j'ai passé ces trois jours, 29 mai, 11 et 12 Septembre près de vous. Tout ce que vous avez fait pour rendre hommage à Nicolas était vraiment superbe.

Nicolas a eu de la chance de vous rencontrer et je sais que là-haut dans son paradis blanc, avec son sourire éternel, il a dû se dire "Propre les mecs, vous êtes supers!". Encore une fois je vous remercie toutes et tous pour votre gentillesse et votre dévouement.

Je ne l'oublierai jamais,

Amicalement,
Jean-Claude



De Franck


Nico, t'es arrivé à Volubill en tant que stagiaire. On faisait du ski chacun de son côté. Bon, j'espère que tu ne m'en voudras pas mais quand tu as commencé à me raconter tes aventures, je t'ai tout de suite surnommé "le stagiaire fou".

Mais je n'avais qu'une envie: aller skier avec toi.

On peut dire qu'on en a bien profité: en 3 années de ski et de montagne, on a fait ensemble quelques unes des courses que je rêvais de faire depuis longtemps, mais sans trouver de coéquipier. On a surtout fait beaucoup de courses que je n'aurais même pas imaginé faire un jour.

Quand c'est toi qui choisissais l'objectif, je savais qu'il allait falloir regarder tout à la fin du classement par difficulté du Volopress. C'est ce que j'aimais chez toi, on n'était jamais déçu.
Je me demandais toujours un peu si ce n'était pas trop, mais bon, à m'emmener comme ça dans les pentes raides, tu m'as donné confiance en moi.
Pour ce qui était de la volonté et de la détermination, il faut dire que tu montrais bien l'exemple.
Merci Nico pour tous ces moments d'aventure, de joie simple. J'ai bien à l'abri dans un coin de ma tête un certain nombre de souvenirs que je ne risque pas d'oublier.

J'espère que là-haut tu as une belle vue sur les montagnes et sur nous, et ton éternel sourire aux lèvres.


De Sebastien

Écrit pour l'anniversaire de Nico...


Le ciel bleu fait écho à la tornade intérieure
Un clin d'oeil que de sentir cette douce chaleur
Je ne peux que croire en cette continuité
Celle de l'esprit à perpétuité


Ta bécane doit frémir d'être montée par son pilote embrasé
Les cannelures de calcaire s'impatientent encore de tes mains
Moi, j'ai la chance de sentir ta présence sur mon chemin
Celui qui mène vers la liberté de se sentir exister


Je suis parti à ta recherche en cette journée confuse
Pour te souhaiter un an de plus vieille bique agile
Encore trop lent pour toi, mais sois patient petite buse
Tes ailes ont poussé trop vite mais j'arrive sur mon chemin d'argile

Arvi pâ
Le consang' du Nord


¿Dónde está el cumbre?

"Il est par où le sommet?"
C'est la seule phrase que tu connaissais en Espagnol...


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Hier une salve d'honneur a résonné dans la montagne.


Tu as peut-être ri en l'entendant ?



Adieu mon amour.

lundi 8 mars 2010

De Stéphanie, sa miss

Nous ne sommes qu'un amas de chair
Qui ne sait où poser son cœur
Nous ne sommes qu'un amas de chair

Triste perdant face à sa douleur

(Pierre Lapointe)


Tu voulais un âne, un élevage de braques de Weimar et puis aussi un dromadaire parce que t'aimais bien les animaux à grandes oreilles. On les aurait mis dans le jardin, dans notre maison, tu sais: à Prélenfrey, ce bled paumé au pied de la barrière Est du Vercors.

Ben voyons, et moi, la fille de la ville qui se sent en exil à plus de 500 m d'un Monoprix, tu crois peut-être que j'allais te suivre là-bas ? Eh ben peut-être en fait. T'as bien réussi à m'emmener dans cet appart' de la périphérie de Grenoble. Qui aurait cru que je t'y suivrais si facilement et qu'en moins d'une semaine, ce morceau de banlieue je l'appellerai "chez moi", "chez nous" avec de l'avenir plein les yeux.

C'est qu'à plonger mon regard dans le tien c'était si facile de me sentir chez moi, n'importe où.

Quand tes amis pensent à toi, beaucoup voient le skieur. Tu sais combien je suis sensible à un beau style sur les pentes, tu soignais toujours le tien quand on skiait ensemble. Mais c'est ton regard, tête penchée, cheveux longs sur ton visage, ce premier regard qu'on a échangé un soir qu'un ami s'était mis en tête de nous présenter. Cette infinie douceur dans tes yeux. Tu m'as piégée dans ton regard et je serais volontiers restée prisonnière toute ma vie à tes côtés.

La vie en a décidé autrement. Tu as repris la route, bien obligé, vers d'autres destinations et je reprends la mienne ici, sur cette vieille Terre. Mais tu n'es pas parti en me laissant les mains vides. Tu m'as laissé une lumière, un regard, un sourire. Je les garde avec moi. Je sais que tu m'aimais Nico, tu le disais comme tu le pensais, sans chercher à te cacher. Cet amour je le garde dans ma vie et toi, où que tu sois, prends avec toi mon amour, tout l'amour que j'avais pour toi.

Bon vent Nico, tu étais fait pour les hauteurs, tu es parti devant une fois de plus. Explore et découvre pendant que je râle et que je peste en restant derrière toi. Quelque part là-haut, le soleil se lève, et ça te fait rire.



Je déposerai sur la grève
Ce qu’il me reste d’amour vivant
Avant que les regards se lèvent
Nous partirons sur l’océan
(Pierre Lapointe)

De Marion, sa cousine

Mon Nicolévitch, quel vilain tour tu nous as joué là, comment vais-je convaincre maman et tata de faire du gigot d'agneau à noël maintenant? Tu sais bien que nous étions les seuls à l'apprécier! Et avec qui vais-je aller danser dans les bar gays? Toi qui les attirais si bien ;-)


Je n'ai plus gout pour le ski et j'ai peur qu'avec le temps l'envie de slalomer sur les pistes me passe alors que tu m'a toujours bourré le crane avec "le ski c'est la plus belle chose au monde". Et puis qui va porter mes skis vu que je n'avance pas assez vite jusqu'au télésiège? (ça ouvre à 9h Nico et pas 8h30!! grrrrrr)

Tu vois mon cousin, j'ai besoin de toi car je ne suis qu'un enfant qui a tant besoin d'un grand frère sur qui compter! Mais je sais que tu es présent, la preuve: tu m'as donné des ailes pour mon examen et je l'ai EU!!!!! Tu te rends compte? La "nunuche de Luneville" comme tu m'appelais... Bah oui j'ai la classe internationale maintenant, mais c'est de famille ;-)

Tu vas beaucoup me manquer jusqu'au jour de nos retrouvailles et prévois le champagne car les 2 grands dadets réunis... ça va être du grand Mendes!!!

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M'asseoir la haut et regarder partir cette lumière


Sur cette montagne on se sent léger pour créer sa réalité

De Mael, son chef

Mon cher Nico

Ce matin là, comme d’hab, tu étais partis pour une de ces sorties avant taf. Nous qui étions arrivés un peu avant, nous savions tes habitudes. Vers 10h, on t’aurait vu débarquer, tu nous aurais lancé un « salut les geeks » et on se serait embarqué avec toi pour une autre journée décoiffante !


Bien sur, pour commencer, tu aurais transformé le plateau en un sèche-linge géant pour vêtements de montagnes, c’était ta manière nous faire partager l’ambiance odorante si particulière des refuges après une grosse virée! Toujours partager ta passion Nico!


Et puis nous t’aurions entendu prendre le téléphone, et avec ton accent de Cambridge, lancer un tonique « Hello, it’s Nicolas, VOLUBILL support » en réveillant tout le plateau et certainement en reveillant celui qui se trouvait à l’autre bout de la ligne. C’était ta marque de fabrique, toujours la pêche, et tout de suite à fond dedans!


A ceux qui seraient venus avec une demande de conseil, ou une question, tu aurais répondu et lancé « Vas-y, fait toi plaiz » avec un grand sourire, c’était ta façon de dire oui et de communiquer tes encouragements et ton énergie positive aux autres.

A midi, tu nous aurais épaté avec tes 800g de mélange riz/pâtes règlementaire, préparé la veille dans ton tupperware décoloré. Et oui, le lendemain, il fallait remettre ça, et pour remettre ça, il fallait bien du carburant!

Après ca, à ceux qui seraient venus avec un problème, tu aurais conclu « c’est balot », pour rire de ton loupé, et si c’était le loupé d’un autre, tu l’aurais gratifié d’un « c’est du grand Mendes » mais avec ca, il serait reparti sans rancune. Tout le monde le sait Nico, ton seul ennemi connu, c’était ton coiffeur!


A ceux qui t’auraient posé un défi en apportant un casse-tête chinois, toi le méticuleux, tu nous aurais démonter ça vite fait bien fait et tu aurais lancé en guise de conclusion un « propre », pour nous dire que l’affaire était pliée et que tu passais à la suivante. C’était comme ça les journées avec toi, décoiffant et dans la bonne humeur!



Un matin, Nico, tu étais arrivé sapé comme un chef, les cheveux coupés comme un enfant de choeur, des belles pompes en cuir noir aux pieds, et on avait su que c’était du sérieux, Stéphanie, il nous parlait de toi souvent et aujourd’hui on est de tout cœur avec toi.


Pas si longtemps, Nico, tu étais revenu d’un week-end à Rome, on t’avait tous charié sur le plan week end romantique, et puis tu nous avait dit que t’avais emmené ta maman pour lui faire un cadeau. Il nous parlait de vous souvent, et on est de tout cœur avec vous.

Voila Nico, c’est dit, mais le principal reste dans nos cœurs. Ciao mec, tu nous manques !



De ses amis

Voici les mots prononcés par ses amis, ceux qui l'ont accompagné en montagne.


De Rémi, Nicolas et lui ont commencé le ski hors piste ensemble.

Si tu savais comme tu habites désormais ma montagne... Tant de choses sont propices à penser à toi mon ami. Lever les yeux par là haut c'est l'assurance de te revoir, la promesse d'une belle esquisse de ton sourire inébranlable. Mais quels maigres palliatifs que sont ces images... L'action il fallait l'avoir vécu avec toi, et surtout avoir la certitude de remettre le couvert...

Mon ami, comment te dire que ta personnalité s'est paisiblement introduite dans chacun de nos cœurs? Certainement bien trop tardivement. Pourtant quand il s'agissait de rendre visite à de la petite taupinière vers chez les incas ou cramer sur le bas côté Ouest Coast de l'A51 (la Barrière Est qu'ils disent), tu savais remonter le temps (enfin à la montée surtout ;-) ). Trêve de taillage, qu'est ce que j'aurais aimé cruiser a 50 balais avec toi sur de la grosse pente, puis aussi avec l'énergumène tullinois, tu sais celui qui vestimentairement parlant effraie les bestioles à plumes et à poils, et aussi avec bien sûr avec le papa from Meylan!

Tu nous a joué un mauvais coup mon ami. L'ardoise est salée, l'addition des souvenirs ne fait qu'illuminer le manque inoubliable que nous inflige ta disparition. Ici bas tes sourires sont là, mais ici bas aussi les larmes de ta maman et de Stéphanie me rappellent que ce n'est pas seulement mon ami qui s'en va, mais un fils, une moitié... A très bientôt mon poteau...

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De Jules, qui s'est joint à eux après une rencontre au détours des 7 Laux

Mon p’tit Nico, vous étiez comme des p’tits oiseaux sortis du nids lorsqu’à la main courante des 7 laux je vous ai croisé pour la première fois, toi et ton compère Rémi. Cul et ch’mise les zigotos !

Et puis, tout est allé si vite ; à grand coup de « bécane » et de fatal bazooka ! Fallait qu’ça saigne et qu’ça envoie du lourd. Mais en douceur. Un vrai p’tit agneau le Nico. J’ai jamais pu l’énerver !

Tu étais notre petit lièvre, toujours prêt pour un tirage de bourre. Une clé de voute aussi, que les journées vont être fades. Ta mèche rebelle, ton odeur, ton attention vont nous manquer.

On était dans la déconnade permanente. Je m’disais qu’on aurait le temps de discuter philo’ et psycho’ plus tard…. Il en est autrement ; j’ai même pas eu le temps de te dire : Je t’aime. Tant pis, j’le cale dans un coin de mon cœur.

Pour toujours.


Le trio...

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D'Olivier, son compagnon de ski et d'alpinisme.

Mon vieux Nico,

Je ne vais pas trop avoir les mots aujourd’hui. Mais je voudrais te dire que ton départ nous fait vraiment très très mal au booty… Maintenant, pour te voir, il va falloir que l’on se retourne ; et moi, j’ai toujours eu l’habitude de t’avoir devant.

Ce qui est bien, c’est que tu auras désormais tout le temps pour réviser tes nœuds. Je veux bien aussi, s’il te plaît, que tu veilles sur les nôtres, ceux qui nous tiennent à la vie.

J’ai le sentiment que ce qui faisait ma passion est aussi ce qui m’a pris mon pote. Et ça, ça me pose vraiment problème. J’ai comme un bout de ma montagne qui s’est érodé.

Je t’aime fort.
Salut mon Vieux.



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De Louis, son compagnon de ski en pente raide.

Quand je t'ai rencontré,tu t'appelais DorcelTV, puis N.I.W (ou Nive, ou Niou, j'ai jamais vraiment su comment ça se prononçait). Mais tu es rapidement devenu Nico, un gars comme toi, ça ne peut pas laisser indifférent !

Ce que j'ai apprécié avec toi, ce sont ces couloirs, très longs que l'on a remonté. Pas parce que c'était raide, pas uniquement parce que c'était beau. Mais parce que c'était l'occasion de parler, le plus possible. Aussi bien pour raconter des conneries que pour se raconter nos vies.
Et c'est ça , Nico, qui va me manquer. Beaucoup plus que le skieur ou l'athlète.

Je n'oublierai jamais ta bonne humeur permanente, ta gentillesse et ton débit de conneries. En sortant avec toi, on partait d'abord pour rigoler.

Tu nous laisse beaucoup trop tôt et beaucoup trop seuls, ta maman, ta miss et nous !

J'espère que là où tu es, tu continues sans abîmer la neige. Juste deux traits de 20 cm. Propre !


Une amie qui le connaissait m'a dit de lui : "un sourire d'enfant dans un visage d'ange". Ces mots m'ont marqué car je les ai trouvés vrais.


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Une chanson que Nicolas aimait écouter lorsqu'il était triste. Aujourd'hui elle semble parler de lui: One of the Brightest star de James Blunt

Un jour on racontera ton histoire
Un de ces chanceux qui se sont fait un nom
Un jour ils te rendront glorieux
Sous les feux d'une célébrité méritée

Et tout vient.
Une seule fois dans une vie, comme toujours
Tout le monde t'aime car tu as tenté ta chance
Parti pour une danse à la lune, trop tôt
Ils te diront : nous t'avions prévenu
Nous sommes ceux qui t'ont vu les premiers
Nous avons toujours su que tu étais l'une des étoiles les plus brillantes.


dimanche 7 mars 2010

You made me happy


and you have been the one for me.